L'année 2024 dessinera l'Aude de demain

Le conseil départemental adaptera ainsi ses actions aux attentes de nos concitoyens et aux enjeux du XXIe siècle."

La salle Gaston-Defferre n'avait pas accueilli autant de monde depuis 2020, année de pandémie du coronavirus. Ce vendredi 19 janvier au soir, à l'Hôtel-du-Département, il aurait presque fallu pousser les murs pour accueillir les invités venus en nombre assister à la traditionnelle cérémonie des voeux de la présidente Hélène Sandragné.

Peu après 19h, l'élue, accompagnée de l'assemblée départementale, s'est adressée aux personnalités et forces vives du territoire audois - "élus de tous les niveaux de collectivités et d’établissements publics, responsables des services déconcentrés de l’Etat, représentants des chambres consulaires, des associations sociales, sportives, culturelles, environnementales, des cultes, des forces de l’ordre et de sécurité, du monde de l’entreprise, de l’agriculture et de la viticulture..." - pour dresser les ambitions de l'année 2024. Solidarités, éductation, territoire, environnement, tourisme, agriculture, insertion... le Département entend renforcer et amplifier ses politiques publiques pour construire l'Aude de demain. En voici les grandes lignes.

Penser global, agir local

"Le Département s’engage, pour reprendre une formule bien connue de certains, en pensant global et en agissant local. Oui, l’action sera le leitmotiv de l’année 2024 pour l’Aude. Ensemble, de toutes de nos forces. Cette action, elle se déclinera de multiples façons et dans de multiples champs d’intervention car 2024, année charnière de mi-mandat pour nous, conseillers départementaux, est cruciale. En effet, au cours des mois à venir, nous allons renouveler ou élaborer de nombreux documents stratégiques et de pilotage de nos politiques publiques. Le conseil départemental adaptera ainsi ses actions aux attentes de nos concitoyens et aux enjeux du XXIe siècle."

"Le fil rouge de nos interventions est clair : il s’agit de prendre soin des Audoises et des Audois, de notre territoire et de notre environnement en participant pleinement à la dynamique des mutations et des transitions nécessaires à une société plus résiliente, plus inclusive, plus solidaire, plus participative."

"Au cours des douze prochains mois, le Département affirmera ses objectifs politiques et les actions qui y concourent pour un éventail très large de ses compétences."

Accompagner le développement et les mutations de l’agriculture comme celles du monde du tourisme

"Déjà, d’ailleurs, la fin de l’année 2023 a donné le ton avec le vote du schéma de développement touristique pour 2023 – 2028 et de la stratégie agricole et pêche à l’horizon 2030. Ces deux documents sont d’abord le fruit d’un long travail de concertation et de partenariat avec les autres acteurs publics et privés. Beaucoup sont d’ailleurs présents dans la salle ce soir. Je les salue amicalement et les remercie de cette implication à nos côtés dans l’élaboration de ces deux stratégies. Ainsi nous allons continuer à accompagner le développement et les mutations de l’agriculture comme celles du monde du tourisme, tant ils constituent deux pans essentiels de notre économie départementale."

Bientôt un nouveau nom de destination pour l'Aude

"Découlant de la stratégie touristique, en mars prochain – et je sais que ce moment est attendu – nous dévoilerons au printemps le nouveau nom de la destination touristique départemental. La marque Pays Cathare, gage d’excellence et d’authenticité de nos produits, restera celle de nos productions et produits locaux, dans le champ de l’agroalimentaire et il sera temps, dans le champ du tourisme, d’évoquer une destination qui englobe l’ensemble des attraits et des atouts de l’Aude et parler à tous, sans gommer aucune des spécificités."

L'habitat au coeur des solidarités humaines

"Premier champ majeur de l’intervention du Département, les solidarités humaines feront aussi l’objet, au cours de l’année, d’actualisation de nos interventions et d’accroissement de nos actions. La politique de l’habitat est au cœur des préoccupations de ces premiers mois de 2024 avec le renouvellement, en lien avec M. le Préfet dont je salue la présence, des plans départementaux de l’habitat et du logement pour les personnes défavorisées. Entre solidarités humaines, aménagement harmonieux du territoire et enjeux de transition écologiques, l’habitat est au cœur de nombreuses problématiques dont, et ce n’est pas rien, celle de la dignité humaine, car pour reprendre une formule portée par ma vice-présidente en charge de ce sujet, "j’habite donc je suis"." 

"Pour le Département, les solidarités humaines ne se limitent pas, loin s’en faut, au logement (...) De l’enfance en danger au soutien aux personnes en perte d’autonomie, en passant par l’insertion et l’accompagnement vers l’emploi des personnes en difficulté sociale, nous œuvrons au quotidien, avec tous les acteurs publics et privés compétents, à protéger nos concitoyens dans le besoin. Parfois, malheureusement, sans recevoir les moyens financiers de l’Etat, au plan national, que nous serions en droit d’attendre et parfois même en faisons porter sur nos budgets les répercussions de choix gouvernementaux contestables."

Inédit, un schéma pour les solidarités territoriales, en co-construction avec les acteurs de terrain

"Nous allons élaborer notre premier schéma en la matière. Derrière ce document se cache pour nous des enjeux bien concrets en matière d’aménagement du territoire, d’équilibre entre urbain et rural, d’accompagnement des communes et des intercommunalités. Comme à notre habitude, ce n’est pas "en chambre" que nous réaliserons ce travail mais par un échange avec nos partenaires au premier rang desquels la Région, les communautés de communes et d’agglomération que nous consulterons au cours du premier semestre. Le Département s’est toujours projeté comme un acteur essentiel de l’aménagement du territoire, tant à travers le portage de projets structurants, comme avec le déploiement du très haut débit, confié au Syaden, qui va toucher à sa fin d’ici 2025 pour une couverture intégrale. Nous entendons renforcer notre rôle tout en continuant à être à l’écoute des maires et des élus municipaux, premier maillon de la démocratie et de la décentralisation."

Bientôt la tarification unique et sociale dans la restauration scolaire

"En 2024, nos forces seront mises aussi dans d’autres domaines pour lesquels nos compétences sont avérées ou nos interventions indispensables à la bonne structuration du territoire (...) Je pense au travail que nous menons sur la tarification unique et sociale dans la restauration scolaire dans les collèges. Je pense aussi à nos priorités en matière de mobilités, notamment douces et durables, mais aussi plus largement, celles facilitant les déplacements dans le cadre de nos compétences en matière de routes départementales."

Bien sûr, nous participerons aux enjeux nationaux et internationaux en adoptant notre stratégie bas carbone, qui se voudra volontariste, comme nous redéfinirons notre stratégie en matière de biodiversité, intégrant la protection et la valorisation des espaces naturels sensibles.

La nécessaire gestion de l'eau

"Longtemps dans ce département, lorsque nous l’évoquions, c’était essentiellement pour parler du "trop d’eau" que nous subissions lors d’épisodes dits cévenols. Ces risques existent toujours et se sont mêmes accrus avec le dérèglement climatique qui tend à accentuer les phénomènes naturels. Mais un nouveau risque s’installe durablement, celui du "pas assez d’eau" (...) Cela nous impose d’agir en connaissance de cause afin de préserver et de protéger la ressource en eau, indispensable à la vie sur Terre. C’est l’action qui mènera le Département en actualisant au cours de l’année ses schémas d’utilisation de l’eau brute et de sécurisation en eau potable. Pleinement conscient de ces enjeux, nous venons d’intégrer le syndicat de protection et de production d’eau potable, Réseau 11, pour affirmer la nécessaire solidarité départementale et la mutualisation indispensable à l’échelle de l’Aude, comme nous l’avions fait il y a plus de vingt ans en créant le SMMAR pour la protection contre les inondations et la gestion des milieux aquatiques.

Le Département est un acteur majeur de l’eau, et j’en veux pour preuve l’accompagnement des communes en souffrance qui est le nôtre. Mais c’est un enjeu qui nous implique tous et sur lequel nous devons avancer de concert, non pas dans une optique de privation mais de bon et juste usage de l’eau, en définissant des priorités. Je sais beaucoup d’entre vous, du monde agricole, des associations environnementales, de la pêche, des autres institutions publiques, mobilisés, conscients et préoccupés de ces sujets. En lien avec l’Etat et le préfet qui dispose de compétences et de prérogatives en la matière, nous devons agir ensemble, de toutes nos forces."

La révision du schéma des risques pour le service d'incendie et de secours 

"De même, cette année sera marquée par la révision du schéma départemental d’analyse et de couverture des risques du service d’incendie et de secours, sous l’autorité du Préfet. Ce document recense les risques auxquels doivent faire face nos sapeurs-pompiers et les objectifs de couverture opérationnelle de ceux-ci. Le Département, autorité compétente pour la gestion administrative du Sdis, se mobilisera pleinement et, dans les limites des moyens qui sont les nôtres et en lien avec les communes et intercommunalités, qui participent aussi à la gestion du SDIS, sera au rendez-vous de cet important chantier."

Maintien du soutien aux communes et au monde associatif

"Vous le voyez, l’année 2024 s’ouvre sur de belles perspectives. Ces perspectives sont rendues possibles par la mobilisation des agents du conseil départemental et par l’implication des élus qui m’entourent. Certes, de nombreuses contraintes pèsent sur nous et j’aurais préféré disposer de plus de moyens et d’une plus grande autonomie dans la gestion de ceux-ci. L’inflation, le transfert par l’Etat de compétences et de charges non compensées à la hauteur de leurs coûts réels, nous impose une gestion rigoureuse de nos ressources tant financières qu’humaines. Mais nous œuvrons à maintenir nos capacités d’intervention à un bon niveau car nous savons qu’elles sont utiles, indispensables même, à notre territoire, à son dynamisme et à son développement."

"Il en va de notre soutien à l’investissement public, créateur d’emplois comme de notre accompagnement des associations et partenaires divers. Et puisque le président de la République a reconnu que "beaucoup de Français ont l’impression de ne pas en avoir pour leur argent" en matière de services publics, je ne peux que formuler le souhait – sans grand espoir à ce stade malheureusement – que le nouveau gouvernement en déduira qu’il convient de soutenir de manière bien plus importante que par le passé, ceux qui font vivre ce service public partout sur le territoire national : les collectivités territoriales et les établissements publics. Dans le cadre d’un pays décentralisé, voilà une perspective qui aurait du sens et réarmerait, puisque ce mot semble à la mode, l’action publique locale."

Le pire n'est pas une fatalité."

"Enfin, soyez assurés qu’au Département, nous conservons notre volonté d’agir, ensemble, de toutes nos forces pour l’Aude ! Et dans tous les domaines ! Nous savons pouvoir compter sur nos partenaires institutionnels comme sur la mobilisation des acteurs privés. En lien avec la Région, avec les intercommunalités et les communes, nous avançons de concert. L’appui des représentants de l’Etat dans le département est aussi un atout que je tiens à souligner."

"Le pire n’est pas une fatalité. De notre unité, de notre ardente conviction que la terre d’Aude mérite le meilleur peuvent surgir tous les possibles. Nous savons nous mobiliser pour des causes auxquelles nous croyons. Dans notre histoire, nous l’avons toujours fait."