Sapeurs-pompiers et Samu fêtent 25 ans de gestion mutualisée des appels d'urgence

Pour chaque appel d'urgence, une évaluation et une réponse interservices

15 - 18 - 112 : trois numéros pour un interlocuteur unique. Depuis 1998, les secours dans l'Aude fonctionnent avec un centre de régulation des appels d'urgences mutualisé. 21 départements en France disposent d'une plateforme commune, physiques ou virtuelle. Mais seulement 4 d'entre eux disposent en plus d’un logiciel commun de réception et de régulation des appels ainsi que de suivi et de coordination des moyens de secours. L'Aude est l'un d'eux.

293 000 appels gérés en 2022

L'an dernier, la plateforme a géré 293 000 appels et coordonné 31 000 interventions des sapeurs-pompiers, 4 800 interventions des SMUR, 17 000 interventions des transporteurs sanitaires privés. Elle a aussi assuré le traitement de 100 000 dossiers de régulation médicale. Une activité en hausse constante depuis 25 ans puisqu’à sa création en 1998, 107 000 appels avaient été passés.

A l'heure de fêter ses 25 ans, l'efficacité de la plateforme n'est plus à démontrer. "Cette synergie, renforcée par l’utilisation d’un outil informatique commun depuis 2008 mais également de procédures et d’arbres décisionnels communs, permet une optimisation de la réponse des services partenaires de l’urgence tout au long du processus, allant de la prise d’appel en passant par l’alerte des secours, pour terminer par la coordination des différents acteurs en interventions", a rappelé, lors de la cérémonie d'anniversaire de ce vendredi 24 novembre, en présence de tous les partenaires, le président du Service départemental d'incendie et de secours (Sdis) Christian Raynaud. "Tout appel d’urgence fait l’objet d’une évaluation et d’une réponse interservices graduée."

Cette organisation fait aujourd'hui de la plateforme audoise l'une des plus mutualisées et les plus intégrées de France. L'une qui a su, au fil des ans, se développer et s'adapter. Créée en 1998 sous l'impulsion du colonel Henri Benedittini, directeur du Sdis, et du docteur Régis Rouch, médecin-chef du Samu, le centre de régulation fonctionne alors avec 3 sapeurs-pompiers, et autant de personnel du Samu. Aujourd'hui, 21 personnes sont en poste, chaque jour (voir le détail en encadré), 7 jours/7, 24h/24. Soit un effectif total de 190 personnes impliquées, à l'année.

En période estivale ou en situation de crise, le centre de régulation s'étoffe et accueille le PC Forêt armé par l'Office national des forêts et la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) ainsi que le PC Routes du Département de l'Aude. C'est ainsi, aussi, que le Syndicat mixte des milieux aquatiques et des rivières (Smmar) intègre le dispositif, depuis 2010, lors d'épisodes d'inondation.

L'Aude, premier département d'Occitanie à disposer d'un service d'accès aux soins

Sa capacité à s'adapter aux évolutions a fait la force de la plateforme. Dernière évolution en date, la mise en place du Service d'accès aux soins en juillet 2022, qui a fait de l'Aude le premier département d’Occitanie à disposer d’un SAS opérationnel. "Ce dernier permet, en semaine, de répondre aux demandes d’accès aux soins non programmés pour les personnes qui ne nécessitent pas une prise en charge par les secours d’urgence", se félicite encore le directeur général de l'Agence régionale de santé, Didier Jaffre.

Tourné vers l'avenir, le centre de régulation va devoir faire face aux nouveaux défis, démographiques et climatiques. "Il faudra disposer d'outils de gestion de crise suffisamment dimensionnés, interconnectés et résilients afin de répondre aux futurs événements majeurs" , a détaillé, à ce sujet, le préfet de l'Aude, Christian Pouget. Il devra aussi "répondre aux évolutions législatives, réglementaires et technologiques aussi bien dans le domaine du secours et du soin d'urgence à la personne que de l'alerte et la gestion opérationnelle, afin de garantir une communication aux autorités et une résilience en cas de crise". Le représentant de l'Etat a également évoqué le défi du numérique dans les outils de remontées et d'échanges d'informations : "On pense à de l'interconnexion avec les projets de territoires intelligents, la détection des départs de feu à partir de caméras vigies ou la réception de flux vidéo provenant de partenaires permettant de dimensionner un événement".

"C'est en structurant des partenariats, dans le respect mutuel et la compréhension des spécificités de chacun, comme nous le faisons au quotidien avec le Sdis, comme les communes et les intercommunalités savent le faire aussi, comme les partenaires de cette plateforme le font depuis 25 ans maintenant, et comme nous serons amenés à le faire à l’avenir, que nous affirmerons la force de la puissance publique et sa capacité à répondre aux enjeux du siècle à venir", a confirmé la présidente du Département, Hélène Sandragné.

Pour continuer à grandir et à relever les défis futurs, le centre de régulation envisage de nouveaux locaux pour s'agrandir. Un projet là encore dans les tuyaux.

Chaque jour, la plateforme commune d'appels d'urgence fonctionne avec :
- 8 sapeurs-pompiers
- 1 médecin et 5 assistants de régulation médicale du SAMU
- 1 coordonnateur ambulancier
- 2 médecins et/ou opérateurs de soins non programmés de la permanence des soins et du service d’accès aux soins
- 4 acteurs supplémentaires pour assurer l’augmentation des risques en été, notamment au titre des feux de forêts