Lutte contre les discriminations

Égalité femme-homme, un combat très actuel

André Viola, le président du conseil départemental de l'Aude s'est exprimé sur l'importance donnée au combat pour l'égalité femme-homme au sein du Département.

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On pensait que c’était gagné ou presque. Que ce combat n’en serait bientôt plus un. Qu’après les luttes des années 1970 et les avancées sociétales des années 1980 et 1990, les droits des femmes étaient acquis et intégrés dans la société. Et pourtant... À quelques jours du 8 mars, journée internationale du droit des femmes, l’actualité démontre, qu’hélas, il ne faut jamais baisser la garde. Après le mouvement #metoo qui a entrainé une libération collective de la parole, la récente mise au jour de la « ligue du LOL », finit de le démontrer. De telles révélations ont de quoi provoquer l’indignation et nous ne pouvons rester sans agir face au sexisme de ces comportements. Ils nous rappellent que le droit de vote féminin reste quasi inexistant dans certains pays, que les droits acquis de haute lutte comme celui à l’IVG sont fragiles et malmenés, que les plafonds de verre ne sont toujours pas percés, que l’égalité salariale est loin d’être atteinte, et, qu’en France, tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son compagnon ou de son ex-compagnon... Heureusement, des avancées existent, et cette libération de la parole n’en est pas des moindres. 

Dans ce domaine, les premières à pouvoir et à devoir se mettre aux côtés des femmes, ce sont les institutions, dont nos collectivités locales qui en ont la capacité et les compétences. Le Département de l’Aude n’a pas à rougir lorsqu’on évoque le sujet. Comme la loi l’impose, notre assemblée est paritaire. Mais nous sommes allés bien au-delà des obligations légales, et ce sont toutes les instances représentatives — conseil économique, social et environnemental, commissions de travail, etc. — que nous avons souhaité rendre paritaires. 

Au niveau de son personnel, le Département de l’Aude est également au rendez-vous de la parité. Les emplois les plus qualifiés sont occupés aux deux tiers par des femmes. C’est bien plus qu’au plan national où elles ne sont que 60 %. Les femmes représentent la moitié de l’encadrement supérieur et intermédiaire contre à peine 34,6% au plan national... L’écart de salaire entre femmes et hommes employés au Département est de 17 € en moyenne contre 210 € au plan national dans la fonction publique territoriale. 

Dans nos politiques publiques aussi nous agissons, en particulier autour de l’épineuse problématique des violences faites aux femmes. Un récent partenariat avec la gendarmerie nationale a été noué et le Département finance deux postes d’assistantes sociales qui interviennent auprès des femmes victimes de violence. La déconstruction des stéréotypes de genre constitue un vecteur de transformation vers davantage d’égalité concrète. Notre programme de lutte contre les discriminations dans les collèges va dans ce sens. Nous veillons aussi à ouvrir plus largement l’accès des chantiers d’insertion aux femmes... 

Le cheminement vers l’égalité est un travail de longue haleine, car il faut bousculer des mentalités façonnées depuis des siècles. C’est une voie dans laquelle il faut persévérer et rester vigilants. La promotion de l’égalité femme-homme, tout comme la lutte contre les violences faites aux femmes ne sont pas des sujets du passé. Ils sont au contraire très actuels et les jeunes générations, appuyées par celles qui précèdent, se doivent de les porter plus que jamais.

Lire le rapport 2018 sur l'égalité femmes-hommes