Amoureux d’épaves sous-marines

Patrice Strazzera
Patrice Strazzera est l’auteur de plus de 4 500 clichés argentiques d’épaves sous marines pris à travers le monde et publiés dans plusieurs ouvrages.

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Né à Tunis il y a 58 ans, c’est à Narbonne que  Patrice Strazzera débarque avec sa famille,  et à Gruissan qu’il découvre sa première  épave. « Je suis un passionné d’histoire et  des conflits mondiaux. J’ai toujours été intéressé par les  épaves et les photographier était mon rêve», explique celui  qui a fait don de la totalité de ses clichés au DRASSM*  de Marseille. Des photographies de bateaux, de cargos,  d’avions ou de bâtiments de guerre prises avec un Nikon  RS en pellicule sensible noir et blanc, sa signature.

Pour sa  première plongée, Patrice avait 14 ans. Face aux salins de  Gruissan, il plonge en bouteille sous dix mètres d’eau pour  découvrir L’Athéna. « Pour moi, c’était le Titanic ! Quand vous  descendez sur une épave, il faut penser qu’il y a eu une vie à  bord. C’est toujours quelque chose d’incroyable. » Trois ans  plus tard, il commence ses premiers clichés avec un Kodak.  « À l’époque, pour faire des photos sous l’eau, on utilisait  des sacs transparents avec un hublot de chaque côté et  une sorte de gant pour appuyer.»

La photo oui, mais pas  à n’importe quel prix !

Avalé par la mer en 1917,  le Shigizan Maru, un cargo japonais englouti entre Port-la Nouvelle et La Franqui est « l’épave de [sa] jeunesse. En général, les épaves sont déjà très abîmées par une torpille  et le poids des années n’arrange rien. Tôt ou tard, la mer  les digère.» Avec un groupe d’amis plongeurs passionnés, Patrice a créé le groupe «Le Sommeil des épaves», dont  l’écusson indique Force et courage, semper fidelis.  

« Ce qui compte, c’est la photo oui, mais pas à n’importe  quel prix! Il faut que tout le monde rentre à la maison.  Le dernier à remonter, c’est moi.» Stress, peur, tension…  Patrice évoque les différentes émotions avant un départ  dans les profondeurs où il prône la sécurité : le matériel de  plongée, de sécurité, l’éclairage, le fil d’Ariane qui assurera  Patrice et bien sûr un briefing. « Ce n’est pas évident  d’accompagner un pinpin comme moi dans de tels endroits.  Mais sans le groupe, je ne suis rien. »

* DRASSM : Département des recherches archéologiques subaquatiques  et sous-marines de Marseille 

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