Culture, L'art d'être audois

Palmes d'or pour le vidéaste sous-marin

Laurent Maignot, champion du monde vidéo sous-marine
Laurent Maignot, ici à l’espace aquatique de Castelnaudary, est cadre instructeur à la Fédération française de plongée. © Stéphanie Limongy - Département de l'Aude

Laurent Maignot, 44 ans, a décroché le titre de champion du monde par équipe de vidéo subaquatique en octobre 2021 à Madère. Un bel exploit pour cet amateur, moniteur de plongée à Castelnaudary, qui a battu des professionnels de la vidéo sous-marine.

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Comment êtes-vous devenu champion du monde ?

Une fois sélectionné, ma préparation a duré six mois. Avec mon binôme, François Locqueneux, nous sommes arrivés à Madère dix jours avant la compétition pour des entraînements libres. Nous avons concouru dans la catégorie "short-movie", des documentaires de 60 secondes, face à des cadreurs sous-marins professionnels provenant de douze nations, dont les meilleurs mondiaux. Nous avions deux jours, quatre plongées et huit heures de montage pour réaliser le film, intitulé Les voix de l’Océan.

En quoi consiste le travail de préparation ?

J’ai investi dans un appareil photo compact expert puis j’ai commencé l’écriture de plusieurs scénarios. Il fallait susciter l’intérêt du jury. J’ai opté pour un sujet sur la communication des poissons via les infra-sons. J’ai ensuite réalisé un storyboard très précis jusqu’aux mouvements de caméra. J’ai fait appel à une actrice pour la voix off en anglais et à un truquiste de cinéma pour qu’il reproduise les sons des poissons. J’ai dû aussi m’entraîner à replonger avec un scaphandre traditionnel et une bouteille. Puis, j’ai tourné la maquette du film pendant l’été à Banyuls. Je l’ai montrée à mes premiers "spectateurs", dont ma femme, et cela semblait leur plaire.

D’où vient votre passion pour la plongée ?

J’ai toujours voulu en faire ! J’ai grandi à Rodez et j’ai découvert la plongée en vacances en Espagne. J’ai pris des cours à partir de 7 ans et avec mes amis nous allions plonger partout dans les gorges du Tarn, au lac de Pareloup... C’est vrai que Le Grand Bleu et les films du commandant Cousteau ont joué un grand rôle pour moi. Mon père m’avait transmis son goût pour la photo mais je ne me suis acheté un appareil qu’en 2005 pour un voyage en Polynésie.

Comment concilier vie professionnelle et plongée ?

Avec mon épouse carcassonnaise, nous sommes arrivés dans l’Aude en 2005. J’ai créé une enseigne de commerce, Le Comptoir Diététique, en 2019 et j’ai maintenant neuf magasins, dont trois à Carcassonne, Narbonne et Limoux. Il faut faire des sacrifices, d’autant que je suis moniteur de plongée à Castelnaudary et formateur de photo et vidéo sous-marine à la Fédération française de plongée. Cela me prend plusieurs week-ends par an. Et je m’entraîne chaque semaine à la piscine de Carcassonne avec les Carangues de Trèbes.

Quel est votre prochain défi ?

Nous participons à une compétition à l’étang de Thau en mai, qui compte pour la coupe de France ! Nous aimerions également confirmer notre titre, mais pour cela, il faudra être sélectionné pour le championnat d’Europe qui aura aussi lieu à Madère. Mon rêve serait de participer à des tournages de films documentaires pour des chaînes de télévision ou Netflix.