Département, Session

La solidarité au menu d'un budget 2024 maîtrisé

Hélène Sandragné présidente du Département de l'Aude
"Nous serons au rendez-vous des solidarités humaines", a annoncé la présidente, Hélène Sandragné.

Le budget primitif 2024 a été présenté en session, ce jeudi 11 avril, et approuvé par l'assemblée. Dans un contexte national difficile - baisse des recettes et hausses des dépenses de fonctionnement - le Département a su se projeter en maintenant le cap qu'il s'était fixé : Rester le chef de file des solidarités humaines. "Il s'agit bien là de choix politiques", a commenté la présidente du Département, Hélène Sandragné. Revue de détail des 560 M€ de dépenses de fonctionnement et des 80 M€ d'investissements prévus pour l'année à venir.

Publié le


Nous serons au rendez-vous des solidarités humaines"

Dans un contexte difficile - situation économique dégradée au niveau national et pertes de recettes fiscales pour la collectivité - le conseil départemental a voté, ce jeudi 11 avril en session, un budget primitif 2024 avec la même ambition que les années précédentes : "Etre au rendez-vous des solidarités humaines". C'est donc avec cette volonté affichée que la présidente du Département, Hélène Sandragné, a introduit la présentation faite par le vice-président délégué aux ressources et au dialogue social, Pierre Durand. Malgré une baisse des recettes, donc, et une hausse des dépenses, la présidente a annoncé maintenir le cap que s'est fixé la collectivité en tant que chef de file des solidarités dans l'Aude, tout en restant présente au plus près des habitants grâce à un maillage des services d'accueil du public renforcé.

En 2024, le Département va devoir faire avec une baisse du montant total de ses recettes, conséquence de plusieurs facteurs dont il n'a pas la maîtrise. L'effondrement des droits de mutations, tout d'abord, consécutif à la crise de l'immobilier, qui sont passés de 88 millions de recettes en 2022 à 63 millions en 2024. Dans un même temps, le transfert des recettes de la taxe foncière aux communes a privé la collectivité d'une manne financière. Et enfin, l'inflation galopante, qui impacte les dépenses des collectivités au même titre que celles des particuliers. Un contexte commun à tous les Départements, mais qui, dans l'Aude, devrait avoir des conséquences moindres du fait d'une "bonne gestion des finances qui a permis de préservé la santé financières de la collectivité". Ainsi, en 2024, la collectivité sera en mesure d'aller chercher 33 millions d'euros en excédent budgétaire dans le fond de roulement, afin de continuer de mener à bien ses politiques sociales.

560 M€ pour des dépenses de fonctionnement maîtrisées

Le budget présenté fait ainsi état d'un montant de 560 M€ alloués au dépenses de fonctionnement (538,7 M€ en 2023), et de 80 M€ consacrés à l'investissement (84,7M€).

Dans le détail, les solidarités humaines représentent à elles seules 331 M€ (60% du total), soit une hausse de 10 M€ par rapport à 2023."Il s'agit bien là de choix politiques, a argumenté Hélène Sandragné et de notre réponse à la hausse des difficultés que l'on constate notamment dans le champ de la famille et de l'enfance." Ce dernier va ainsi se voir attribuer une enveloppe de 60 M€ (+3 M€). "Mettre tout en œuvre pour protéger les enfants audois (...) est une des priorités de notre mandat, a rappelé Chloé Danillon, vice-présidente déléguée à la protection de l'enfance et à l'action sociale de proximité.  Malgré les contraintes budgétaires qui pèsent sur notre collectivité, nous ne renoncerons pas à cet engagement de départ, avec des actions préventives fortes et qui continueront à être menées au plus près des familles audoises, partout sur le territoire."

Idem pour les politiques liées à l'autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées, à qui 150 M€ vont être consacrés en 2024 (+6 M€). Cela se traduira également par la réalisation de projets en matière d'habitat inclusif et un soutien financier aux aides à domicile. Comme l'a souligné Françoise Navarro-Estalle, élue déléguée aux personnes en situation de handicap, "l'un des défis majeurs, c’est la dépendance; et nous le portons à bras le corps depuis plusieurs années déjà, à travers une politique départementale ambitieuse."

L'action sociale, elle, devrait représenter 121 M€ (le versement du RSA 103 M€ (dont 54,7 M€ compensés par l'Etat), et les politiques d'insertion 14,2 M€, 3,8 M€ pour la politique du logement). Et l'élue déléguée à la politique de la Ville, Magali Vergnes, de commenter : "Le département s’inscrit dans la continuité des années précédentes toujours volontariste, avec des moyens alloués conséquents pour mener une politique performante et inclusive."

Les routes disposeront d'un budget de fonctionnement de 12,8 M€ dont 3,3 M€ pour le transport des élèves en situation de handicap. "Nous prenons avec sérieux cette mission dont l’ambition est de permettre à nos concitoyens de pouvoir évoluer, se déplacer en toute sécurité et ce, quelle que soit leur situation géographique, car nous portons au plus haut l’enjeu d’égalité d’accès à ce service public", a détaillé Tamara Rivel, vice-présidente déléguée aux routes et aux mobilités, évoquant par là-même les 30 M€ d'investissements prévus par ailleurs dans ce domaine. La protection de la biodiversité et la préservation des espaces naturels sensibles bénéficieront de 4,42 M€, "traduction, pour Francis Morlon, vice-président délégué à la transition écologique, de l’engagement du Département pour un demain plus respectueux de notre environnement." Les sapeurs-pompiers (Sdis), eux, se partageront 17,23 M€ avec la Sécurité civile. L'éducation, 8,8 M€ pour le fonctionnement des collèges audois.

80 M€ d'investissements pour l'Aude de demain

Les 80 M€ prévus en investissements concerneront principalement les aides aux communes (dont 3 M€ sur les politiques de l'eau, 7,6 M€ pour les subventions d'équipements) ; 30 M€ pour les routes ; 12 M€ pour les collèges. Sur ce dernier point, le vice-président délégué à l'éducation, Sébastien Gasparini, l'a rappelé : "Au-delà du bâti dont nous avons la charge, notre engagement permet de manière très concrète d’influer sur les parcours scolaires des près de 15 000 élèves qui évoluent au sein de nos locaux chaque année."

Par ailleurs, concernant les infrastructures d'intérêt départemental, 1,5 M€ seront octroyés pour le déploiement du Très haut débit (THD) ; 1,2 M€ pour le projet de développement du port de Port-la Nouvelle ; 1,2 M€ pour la LGV. 5 M€ pour des projets d'Ehpad à Trèbes et Saissac.

La stratégie agricole, votée il y a quelques semaines, se verra allouée une première enveloppe de 2,53 M€  afin de venir en soutien aux producteurs et aider au développement de l'agriculture de demain, avec, parallèlement notamment, un investissement de 1,3 M€ pour la construction du réseau d'irrigation Aquadomitia. 2,5 M€ sont aussi prévus pour s'engager dans un tourisme responsable. Alain Giniès, vice-président délégué à l'agriculture, l'a redit : "Notre objectif en construisant ce budget est de proposer des outils, concrets, opérationnels et, je l’espère efficaces, pour une économie touristique, une agriculture et une pêche plus forte, plus résiliente."

La collectivité devrait aussi continuer à s'engager pour une politique de l'eau volontariste à travers 2,8 M€ destinés à financer des opérations en matière d'irrigation et d'assainissement par Réseau 11, les EPCI et les communes. "Malgré nos contraintes budgétaires, nous avons souhaiter maintenir un niveau d’intervention convenable, s'est félicité Hervé Baro, vice-président délégué aux solidarités territoriales, et nous nous tenons prêt pour être aux côtés de communes qui risquent de se retrouver en difficulté en cours d’été 2024".

Approbation du compte administratif 2023

Avant cela, le compte administratif 2023 a été soumis à l'assemblée départementale. Dans les grandes lignes, il se découpe ainsi : 538,7 M€ (+7,6% par rapport à 2022) alloués aux dépenses de fonctionnement. Par ailleurs, 84,7 M€ ont été affectés en autorisation de programme en investissement dont 32,06 M€ aux routes et mobilité, 18,8 M€ à l'éducation ; 13 M€ à l'aménagement du territoire. Les dépenses d'investissement, elles se sont élevées à 111,2 M€ (dont 49,3 maîtrise d'ouvrage ; 13,1 éducation ; 28,8 routes ; 26,8 subventions).